Guingamp a longtemps souffert d’un déficit d’image. Or, depuis quelques années, l’aménagement du patrimoine du centre-ville et de sa rivière met au jour les charmes d’une ville qui surprend les visiteurs.
Guingamp, célèbre au-delà de la Bretagne pour son club de foot, l’En Avant, incontournable dans ce secteur des Côtes-d’Armor pour sa gare TGV, reste une inconnue pour beaucoup. Pourtant, malgré sa petite superficie de 3,4 km², la commune de 7 069 habitants, selon les chiffres de 2019 de l’Insee, révèle de plus en plus ses charmes, au point de séduire les visiteurs et d’attirer de nouveaux habitants.
Pour Anne Duclos, conseillère déléguée au patrimoine, la mise en valeur du riche passé historique de la ville a commencé il y a une douzaine d’années, et cela paie : « Cela fait écho, les visiteurs nous disent qu’ils sont surpris. Le réaménagement de la place du Centre, il y a deux ans, a par exemple révélé un bâti qui étonne même les habitants de longue date. La place a été mise en valeur, même s’il y a eu des râleries quand les tilleuls malades ont été coupés, et qu’il faudra du temps pour que les arbres plantés prennent leur place ».
Les berges du Trieux, la rivière qui traverse la ville, sont également sorties de l’ombre ces dernières années. Les rives ont été aménagées, des passerelles construites, des aires de jeux installées, et les habitants en ont pris possession. Si les abords du Trieux étaient déjà un lieu de promenade apprécié des Guingampais, ils sont de plus en plus nombreux à y passer du temps, et de nouveaux aménagements sont prévus. Pour Anne Duclos, « cela valorise le quartier Saint-Michel, un peu abandonné. L’éclairage a été changé, et peut-être, qu’à terme, des commerces s’y installeront ».
Dernière étape dans ces travaux, la réhabilitation du château de Pierre II, détruit sur ordre de Richelieu, et dont il reste trois tours, envahies par la végétation. Lancés en 2015, les travaux entrent dans une nouvelle phase, explique le maire, Philippe Le Goff : « Cette cinquième phase de travaux est une interprétation du patrimoine, avec notamment l’aménagement d’une tour dont la base date des XIIIe et XVe siècles, et dont le sommet a été rénové au XIXe siècle en granit gris ». Cette tour, à l’architecture « hybride », accueillera une entreprise dans ses 80 m². Sur les autres, des planchers seront construits pour les visiteurs.
Pour Philippe Le Goff, ces travaux répondent à plusieurs objectifs : « La ville connaît un regain d’attractivité. Nous sommes un exemple de réhabilitation sur le patrimoine et pour tout le bâti. Personne n’est oublié, avec 1 300 logements sociaux répartis dans toute la ville. Il y a peu de locaux commerciaux vacants. Tous ces éléments ont pour but de créer une carte postale où chacun a envie de s’intégrer ». Avec pour ambition d’atteindre, un jour, les 10 000 habitants.